Le Multiloc, un dispositif (trop) complexe ?
La mairie de Paris ne cesse d’innover et d’inventer mille et un dispositifs pour relancer le marché immobilier intra-muros. Certains promis à l’oubli (cf. l’article Un Monopoly aux règles floues) tandis que d’autres posent pour le moins des interrogations (cf. l’article Un coup de pouce au logement). Et la nouvelle disposition pour lutter contre la vacance des logements parisiens, baptisée Multiloc, ne devrait pas davantage changer la donne tant elle s’assimile à une usine à gaz.
Un loyer inférieur de 20%.
Avec la volonté affichée de traquer les logements vacants et, concomitamment, de favoriser l’accession au logement des jeunes actifs et des familles de classe moyenne, la municipalité offre une aide à la mise en location destinée aux propriétaires si ceux-ci s’engagent à louer leur bien 20% au-dessous du prix du marché (loyer médian du quartier). Une idée éminemment sympathique si ce n’est qu’elle s’accompagne d’un cortège d’obligations et de contraintes pour toutes les parties prenantes (locataires, propriétaires, professionnels de l’immobilier) qui risquent d’en rebuter plus d’un…
Des contraintes pour les deux parties.
Pour bénéficier du Multiloc, les propriétaires bailleurs sont assujettis à plusieurs règles : louer un logement vacant depuis au moins un mois d’une surface supérieure à 14m² qui respecte les critères de décence en procédant aux travaux de rénovation nécessaires ; et ce, à un prix inférieur d’au moins 20% du prix médian. De plus, ils doivent impérativement passer par une agence immobilière signataire d’un partenariat avec la mairie de Paris. Quant aux locataires, ils devront justifier de ressources qui ne dépassent pas un certain plafond (3469€ pour une personne seule, 6233€ pour un jeune ménage, par exemple) mais qui s’avèrent trois fois supérieures au montant du loyer.
Des primes et des aides importantes.
De son côté, la mairie offre en contrepartie une prime d’entrée de 2000€, une prime à la réalisation des travaux de mise en conformité éventuels du logement, la prise en charge de la garantie contre les risques locatifs, un remboursement partiel des diagnostics obligatoires et des détecteurs de fumée. Ce qui, au final, coûtera à la municipalité entre 6000€ et 14000€ par dossier. Reste qu’à ce jour les professionnels partenaires du Multiloc ne sont pas légion et qu’il sera difficile pour les futurs locataires et bailleurs de dénicher l’oiseau rare…
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